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Qui est Lionel Ribière, fondateur de la nouvelle marque française MARSHAL ?


©Drone My Life


Il annonçait officiellement la création de sa marque au grand public au TFBMX à Mours, lors de l’été 2020. Sept mois plus tard, la marque MARSHAL dévoile ses vélos 2021 au grand jour. En moins d'un an, la marque compte 55 pilotes au sein du team, et la création d’une DN2 en collaboration avec le club de Montmélian.

Son fondateur Lionel Ribière sort du silence et nous explique tout sur la nouvelle marque du BMX Français. Entre joie, moments de doute et désormais réussite, voici l’histoire de MARSHAL.


Salut Lionel ! Avant de parler de MARSHAL, j’aimerais d’abord qu’on parle de toi et de ta vie au sein du BMX. Tu as débuté le BMX il y a maintenant presque 30 ans, puis tu as fait une longue pause de 27 ans avant de reprendre avec tes enfants. Quel est ton rapport avec le BMX ?


Salut Clément ! J’ai donc 43 ans et je suis papa de 2 garçons qui ont 8 et 9 ans. J’ai commencé le Bmx à l’âge de 13 ans, dans les années 90 avec mon frère Yohan. On a eu la chance d’inaugurer la piste de Trets (région 13), nous étions un petit groupe de pilotes et l’ambiance entre nous était incroyable ! Trente ans plus tard, nous sommes toujours amis. Certains ont d'ailleurs créé de belles entreprises dans le domaine du BMX... Notamment avec Alex Dropsys fondateur de la société Hurricane Tracks, et Patrick Guimez fondateur de la société PG Concept et entraîneur national chargé de la préparation olympique des athlètes en BMX freestyle.

Qui aurait cru 30 ans plus tôt, quand nous n’étions encore que des jeunes rider insouciants, qu’on en serait là aujourd'hui, à développer le BMX Français, chacun dans nos secteurs de prédilection. C’est beau !




J’ai roulé de mes 13 à 16 ans. J’ai réussi à faire Champion de la région Paca dès ma seconde année de pratique, ainsi qu’un TOP16 pour ma première participation au championnat de France, à Artigues cette même année. J'étais sur une bonne dynamique pour rouler en Expert, mais les études m’ont rattrapé et j’ai dû partir à Paris.

J’ai donc arrêté le BMX avec un très grand regret.


Lionel Ribière, fondateur de MARSHAL, lors de ses premières années de BMX




Et tu as donc repris avec tes enfants il y a peu ?


C’est ça ! En 2018 pour être précis. Un jour, mes deux fils ont retrouvé des coupes de BMX dans le grenier et m’ont posé pas mal de questions. Je leur ai donc expliqué mon aventure BMX et ils ont voulu essayer. On est donc retourné dans mon ancien club et tout de suite, ils ont accroché. J’ai donc décidé à 40 ans de m’y remettre avec eux en cruiser, et j’ai été très étonné de voir mes vieux réflexes revenir aussi vite !

Lionel Ribière sur l’un des premiers modèles cruisers MARSHAL, 27 ans après ses débuts



En parallèle, j’ai vu des pilotes Élites plus rapides et techniques qu’avant, des pistes de BMX

modifiées pour s'adapter aux nouvelles tendances, ainsi que des vélos qui ont énormément évolué, bref un énorme changement. J’ai été très agréablement surpris et j’ai trouvé ça magnifique, que ce sport ait pu évoluer à ce point, même si j’ai encore beaucoup de mal à passer en pédale automatique ! (rire).



Pour parler un peu plus de Marshal, comment t’es venu cette envie de créer ta propre marque de BMX ?


J’aime créer ! C’est ce que j’ai toujours fait et c’est ce qui m’anime, mais pour MARSHAL, l’histoire est un peu particulière. L’idée s’est créée suite à une demande de cadeau de la part d’un des mes enfants. Pour son Nöel 2019, mon fils voulait comme il le dit lui-même “des grosses écritures sur les côtés des roues”, il parlait en réalité des roues carbones. Mes enfants roulaient depuis peu et je ne voulais pas mettre 1000 € dans une paire de roues, ni même dans des jantes carbones ! J’ai donc cherché des modèles en aluminium avec un style carbone et donc plus accessibles en prix, et à cette époque, je n’en ai pas trouvé. À partir de ce moment, j’ai trouvé qu’il manquait une déclinaison de roues stylisée carbone, mais à moindre coût ! Alors je me suis dit, pourquoi ne pas créer ce produit ? Au départ, j’ai donc voulu créer simplement des roues. Le paradoxe, c’est qu'aujourd’hui, les roues en aluminium sont les seules choses que je n’ai pas encore sorties en production (rire).


Tommy-Lee Berton, pilote du Team MARSHAL, vainqueur du challenge national en 17/24 ans à Calais, en 2019 ©Drone My Life



Pour quelles raisons ?


J’avais prévu de fabriquer 80 paires de roues, ce qui me semblait déjà ambitieux, mais mon fournisseur ne pouvait me livrer qu’à partir de 300 exemplaires. Ça aurait été trop risqué de commander autant de paires alors que je n’étais même pas sûr que MARSHAL allait fonctionner. Frustré, je me suis donc dit que j’allais faire évoluer le projet dans quelque chose d’encore plus grand, et partir sur la fabrication d’un cadre en aluminium, d’une fourche et de roues carbones ou les quantités minimales imposées sont moindres. Je suis vraiment très fier que ce projet ait pu aboutir après 1 an de travail.



Que voulais-tu apporter de nouveau avec MARSHAL ?


Aujourd’hui, les pilotes veulent des vélos pour avoir de grosses sensations, une qualité durable, et bien évidemment un style qui en jette ! Cela est majoritairement constitué par 3 produits : le cadre, la fourche et les roues.


À l’heure actuelle, il y a quelques marques qui ont su élever le niveau dans leur domaine. J’arrive donc avec beaucoup d'humilité, mais aussi beaucoup de détermination pour que MARSHAL se place sur le podium.


Nous nous sommes donc concentré sur ce trio gagnant cadre, fourche, roues pour proposer un ensemble d’exception.




©Drone My Life


Nous voulions également une identité très forte en commençant par le nom de la marque MARSHAL qui est une appellation liée à l'armée et au maintien de l'ordre (aux us, c’est le shérif), et qui représente la force et l’autorité.

Nous avons également recherché le meilleur design graphique possible. En parallèle, nous avons créé des tenues avec cette identité de marque pour s'accorder au mieux avec les vélos. Bref, je voulais que les pilotes soient magnifiques à voir sur les pistes de BMX, et créer l’envie de rouler en MARSHAL !


Concernant le cadre, nous sommes partis d’une feuille blanche pour conceptualiser l’ensemble, et faire participer des experts dans leur domaine. Il nous fallait taper très fort dès la première série, je dirais même la “pré-série” ! Nous n’avions pas le droit à l'erreur concernant les sensations du vélo...

Nous souhaitions un vélo très agressif, avec un profil élancé, et une géométrie constituée de tube hydroformé en alliage d’aluminium. Dans l'intervalle, nous voulions donner un ADN à chacun de nos modèles, mais basé sur le même cadre.



Le modèle “THECONDORFLIGHT” fait référence à la dominance d’un oiseau de chasse, avec les codes de la Formule 1 .




©Drone My Life



Le modèle “THEBLACKSKULL” représente un guerrier pirate avec les codes de la piraterie (noir mate). Et le modèle “THEHARAKIRI” fait référence à une lame de katana, et l’esprit combatif des guerriers samurai (chromé).


Nos produits ne sont pas que de simples vélos, nous leur avons donné une âme, et chaque pilote pourra se retrouver dans un de ces modèles.


Lors d’une interview au TFBMX à Mours en août dernier, tu déclarais vouloir présenter tes produits en décembre 2020. Le temps a passé et ce n’est finalement qu’aujourd’hui, en mars 2021 que sont dévoilés les premiers vélos MARSHAL. Comment expliquer ce retard ?



Journée de tournage avec toute la team MARSHAL pour le lancement de la marque.

©Drone My Life



J’ai probablement sorti la marque dans la pire année possible. Les dates avaient été prédéfinies, et les fabricants devaient livrer les produits MARSHAL en octobre 2020. Puis le covid est arrivé et cela a perturbé le calendrier. Plus le temps passait, moins j’avais de nouvelles concernant mes produits, et la descente aux enfers a commencé avec notamment notre fabricant de cadre... J’ai donc décidé de “muscler” l’équipe pour m’épauler côté “fabricant”, en faisant appel à mon frère Yohan, ingénieur mécanique (et ancien pilote de BMX) et qui s’occupe aujourd’hui de superviser la rédaction des points qualités, les méthodes de fabrication, et la conception 3D. Il y a également Gilles, qui est directeur pour de grands groupes à Shanghai, et qui s’occupe aujourd’hui de représenter la marque MARSHAL en Asie, et de faire des points réguliers avec nos fabricants. Nous avons donc eu 6 mois de retard, à cause du confinement et du fait qu’ils ont eu énormément de commandes de vélos. Cependant, et en comparaison à certains confrères qui ont actuellement plus d’un an de retard dans le VTT, nous ne sommes pas à plaindre.



Pendant ce retard, la communication de MARSHAL a été plus présente que jamais, notamment sur les réseaux sociaux. C’est à ce moment que des interrogations et parfois même des critiques ont commencé à naître, comment as-tu vécu tout ça ?


Sincèrement, avec agacement et incompréhension. J’ai lu quelques critiques non-constructives concernant nos produits, alors qu’ils n'étaient pas encore sortis, mais également sur mes pilotes, et parfois même les plus jeunes. Cependant, ça reste très minoritaire, on ne peut pas plaire à tout le monde... Ce que je ne voulais absolument pas, c’était perdre la confiance de ma team. Sur ce point, j’ai eu énormément de chance, car tout le monde a continué de me soutenir dans le projet, y compris les parents des jeunes pilotes. De mon côté, je les ai toujours informés de ce qui se passait, et des solutions mises en place pour y pallier.

Tout cela a créé une très grande confiance, et nous nous comportons tous comme une grande et belle famille. Nous regardons dans la même direction pour la réussite de MARSHAL !



En Mars dernier, les membres du team et pilotes de la DN2 Montmélian MARSHAL Racing étaient réunis pour tourner une vidéo publicitaire à venir. ©Drone My Life





Repassons désormais dans des choses positives. Marshal a une particularité : son nombre de pilotes au sein du team et co-factory. Au total, c’est plus de 55 pilotes de tout âge, homme comme femme, qui roulent sous tes couleurs. Pourquoi avoir opté pour cette stratégie ?


Je ne voulais pas tester mes vélos uniquement sur des Élites, car cela ne représente qu’une micro-partie des licenciés. Le fait d’avoir un grand nombre de pilotes me permet d’avoir énormément de retour sur les points positifs du vélo, et les points à améliorer. Bien évidemment, cela permet également à MARSHAL de rayonner sur l’ensemble de la France, et à l'international (Amérique latine et Etats Unis) dès la sortie des produits. C’est une formule gagnant-gagnant pour nous tous.


Dans l’intervalle, je souhaite apporter une véritable âme autour de la marque, avec une organisation interne et des rôles pour certains d’entre eux.


Nous avons récemment organisé notre premier stage MARSHAL, avec des pilotes venant de tout horizon, cela a connu un véritable succès. Nous avons même eu des gens qui ont fait 7 heures de route pour venir ! Encore un grand merci à eux. Nous allons donc organiser très prochainement de nouveau stage MARSHAL, sous un format WE complet, avec 1 piste différente chaque jour et activités diverses pour pallier au manque de compétition dû au covid. Également, nous voulions placer un coach central à la marque, pour accompagner nos pilotes en interne quand cela est nécessaire et gérer les stages MARSHAL. Nous avons donc proposé cette première fonction de Coach Manager à Cyril ANDRÉ, qui nous a fait le plaisir d'accepter le rôle, en plus de celui de pilote du team.


Nous avons également plusieurs personnes qui participent au développement technique des produits, notamment avec Eric GROS, président de la DN Montmélian Marshal Racing et expert technique cycle dans son quotidien, et Anthony JOUBERT, ancien dirigeant de la marque KOXX, et ancien manager de Magalie POTTIER et Joris DAUDET.

Bref, j’ai souhaité m’entourer de personnes reconnues dans leur domaine, car la réussite de MARSHAL passera avant tout par un collectif solide !



Pour finir, un séminaire annuel sera organisé pour fédérer autour de la marque et des pilotes… Bref, il fait bon vivre chez MARSHAL ! (rire)



Le pilote originaire de Cavaillon Cyril André lors du stage MARSHAL organisé le 28 Mars dernier sur la piste du LUC (83). ©Drone My Life




La marque MARSHAL est très investie dans la communication et à sa propre DN2 avec le club de Montmélian, pourquoi l’avoir créé ?


À l’époque où je roulais, beaucoup de grandes marques avaient leur propre team qui leur permettait de communiquer et d’améliorer leur image de marque. Certains comme GT ou Sunn ont été mythiques. Aujourd’hui, les temps ont changé !


Il y a les DN et c’est une bonne chose pour les pilotes, mais cela peut-être une contrainte pour nous les marques, car les maillots des DN sont prioritaires lors des compétitions. Les pilotes ne peuvent donc pas afficher leurs appartenances à la marque, avec ses couleurs, son ADN, et tout ce qui s'ensuit. Fort de ce constat, j’ai compris que si MARSHAL n’avait pas sa DN, cela serait difficile de communiquer sur des Élites et des Juniors. Dans le même temps, la présidence de Montmélian avait pour projet de créer la DN. Ils m’ont ainsi sollicité pour établir un partenariat avec la marque MARSHAL.

C’est ainsi qu’est née cette superbe histoire avec la DN2 Montmélian MARSHAL Racing, les pilotes, et l'équipe encadrante !


La tenue complète 2021 pour les pilotes de la DN2 Montmélian MARSHAL Racing. En photo: pilote Guerlain GROS- DELEGLISE. ©Drone My Life



Désormais tout commence à se mettre en place, les cadres et les vélos sont prêts,

qu’espères-tu pour la marque ?


Le premier objectif va se dérouler dans les prochains mois. Le but est de pérenniser la marque, et de fiabiliser les produits. Pour cela, nous réalisons actuellement les certifications “NF EN 16054” auprès d’un laboratoire français, et non un laboratoire en Asie ou les résultats pourraient être potentiellement tronqués ! Cela nous permettra de s’assurer de la solidité de nos produits, et de leur fiabilité dans le temps. Nous mettons un point d’honneur sur la sécurité des pilotes. Dans l’intervalle, nous allons sortir un nouveau système d’adaptateur de frein à disque pour faciliter la mise en place de la roue arrière, et les prochains cadres seront équipés de Pressfit (à partir d’expert XL) pour améliorer le passage de chaine.


Ensuite, on prévoit de sortir des nouveaux modèles de cadre qui arrivent en octobre : le “gold signature” et le “condordflight” en bleu, et deux nouvelles tailles en PRO 3XL et PRO 4XL. Tout cela est normalement prévu pour octobre prochain.


Pour 2022, on commencera à travailler un cadre en carbone, et j’espère qu’on sortira les roues en alu.

Pour finir, à l’occasion des 40 ans de la sortie de l’album “Thriller”, multi record mondial, nous avons décidé de rendre hommage à cette immense artiste qu'était Michael Jackson en produisant un ensemble de 15 exemplaires cadres plus fourches, et en respectant les codes couleurs du clip Thriller.

Le modèle s'appellera “TheJacksonMemory”, et se verra décorer avec des feuilles d’or 24 carats, poinçonné avec son numéro de production… Je m'arrête là pour les détails ! (rire).

Le prix reste encore à déterminer suivant la quantité d’Or nécessaire et la complexité de l’appliquer.

Je peux garantir que le modèle sera un véritable bijou, j’y mets un peu d’honneur !



Justin Tamisier, pilote du team MARSHAL, vainqueur de l’indoor d’Avignon en février 2020.

© 35 mm Focus Production




Et pour terminer, tu as une petite particularité par rapport à d’autres fabricants. MARSHAL est pour toi une passion, puisque tu ne comptes pas en vivre ?


Effectivement, je suis responsable marketing et produit pour un très grand groupe dans le domaine médical informatique. MARSHAL est une activité extra-professionnelle. Si demain nous réalisons des bénéfices, cet argent sera là pour embaucher du personnel extérieur, et non-pas pour me payer. MARSHAL à une ADN associative. Mon but est de faire rêver les pilotes et les parents, avec de superbes vélos ! C’est en cela que je me rémunère.

L’aventure MARSHAL ne fait que commencer, nous avons construit une équipe interne et externe solide, et nos ambitions sont multiples, alors…. “Are you Ready” ?



Clément Gerin





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