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Loïc Fourcade : jusqu’ici tout va bien



En mars 2020, il annonce la triste nouvelle sur son compte instagram. Le jeune pilote junior de BMX Loïc Fourcade, originaire du sud de la France, est atteint d’un cancer. Huit mois plus tard, tout est désormais rentré dans l’ordre et Loïc Fourcade est désormais guéri. Passé par des moments très compliqués pour lui et ses proches, il nous raconte dans cet entretien cette période, nous parles de ses doutes, ses victoires et sa vision de l’avenir.



Salut Loïc, avant de revenir sur ta maladie qui est le sujet de notre article, pourrais-tu nous parler de toi et de ton rapport au BMX ?

Salut, je viens du Sud-Ouest de la France. J’ai commencé le BMX à l’âge de 5 ans au club de Soues, d’abord au niveau régional jusqu’à atteindre le niveau national. Lors de ma deuxième année en cadet (16 ans), j’ai intégré le pôle espoir BMX au CREPS de Bordeaux. Ça fait désormais 3 ans que j’y suis. Aujourd’hui et après ce qu’il s’est passé, je pratique ce sport comme avant : toujours à fond. Pendant ma maladie et les moments difficiles, le BMX a été vraiment une priorité et une source de motivation. Entre certaines chimiothérapies, c’était à peine si j’arrivais à faire des « manuals", je n’avais plus de force. Je suis passé de 70 kg à 56 kg, quand tu fais du sport tous les jours tu te dis que t’es une “merguez”, mais aujourd’hui ça va beaucoup mieux et je me sens en pleine forme.



Justement, parlons désormais de cette épreuve que tu as dû traverser. Tu as été atteint d’un cancer, dans quel contexte as-tu découvert la maladie ?


J’ai découvert ça un peu par hasard. En mars 2020, une semaine après l’indoor de Caen, nous sommes partis une semaine en Espagne pour un stage. Durant le séjour, je ne me suis pas senti super bien et j’ai eu quelques pointes de respiration, mais rien d’inquiétant. Lors d’une session sur la piste, je suis tombé et j’ai pris le guidon dans le ventre. À partir de ce moment, j’ai commencé à sentir des douleurs au niveau du ventre et donc quand je suis rentré d’Espagne, j’ai passé une échographie car les douleurs ont persisté et on a eu peur que ma rate soit touchée suite à la chute. Au moment de l’examen, les médecins ont vu qu’il y avait un souci, mais pas directement lié à un traumatisme. On a donc compris que ma chute en Espagne n’avait aucun lien avec mes douleurs.

Par la suite, j’ai donc passé un scanner et c’est à ce moment que nous avons découvert des cellules cancéreuses dans mon corps.

À la sortie du scanner, nous nous sommes rendues avec ma mère aux urgences et une fois là-bas, un urgentiste nous a amenés dans un bureau pour nous annoncer que j’allais être transféré en service dermatologie. Ma mère, à côté de moi, s’est décomposée. Je ne comprenais pas pourquoi, puis elle m’a expliqué que c’était là-bas qu’on traitait les tumeurs et les cancers. J’étais loin de m’imaginer que j’avais un cancer.


Loïc Fourcade durant les premières semaines de son cancer, le jeune homme a été placé en réanimation pendant trois semaines.



Quelle a été ta réaction suite à cette annonce ?

Je me suis dit « là, ça va être chaud". Il y a plein de choses qui te passent par la tête dans ces moments-là. La peur, la tristesse, l’envie de se battre, la colère, l’abandon, vraiment beaucoup trop d’émotions. Je voyais que ma mère était mal, mais j’essayais de la rassurer en lui disant que tout allait bien se passer.

J’ai donc été envoyé en service dermatologie à l’hôpital de Tarn et à ce moment j'ai commencé à avoir du mal à respirer. La tumeur produisait du liquide et cela étouffait tous mes organes vitaux. Par la suite, j’ai eu une place à l’hôpital des cancers de Toulouse. J’étais tellement mal que j’ai été envoyé en réanimation pendant 3 semaines. De plus c’était pendant le premier confinement et donc pendant ces 3 semaines, je n’ai vu personne. Mentalement c’était très difficile. C’est dans ces moments que le BMX m’a aidé, car sinon tu te dis que c’est chaud, tu luttes pour ne pas penser au pire. Puis tu reviens à la raison en te disant que ce ne sont que quelques mois de difficulté, et qu’après tu as toute la vie devant toi. Puis il y a eu le soutien de la famille du BMX. Quand j’étais à l’hôpital et que j’étais vraiment dans le mal, ça m’a fait énormément de bien. Je recevais beaucoup de messages, notamment de pilotes élites que je ne connaissais pas. C’était fou et moralement ça boost.


Après ces 3 semaines à l’hôpital de Toulouse, que s’est-il passé ?

À la fin de ces 3 semaines, j’allais mieux. Malgré tout, les médecins m’ont dit qu’à partir de maintenant ça n’allait pas être une partie de plaisir et qu’il fallait que je fasse de la chimiothérapie tous les mois, et ce pendant 8 mois. Au total, j’en ai fait jusqu’au mois de novembre 2020. Au niveau du BMX, c’était compliqué. La chimiothérapie affaiblit énormément le système de notre corps donc il ne fallait pas que je prenne de risque.



Malgré les moments difficiles et la perte de poids, le jeune pilote du stade Bordelais à trouver la motivation de se battre, en partie grâce au BMX.


Peux-tu nous parler un peu plus en détail de cette maladie ?

J’ai eu le lymphome de Burkitt. C’est un cancer assez rare, qui touche le plus souvent les enfants et les jeunes adultes. Le traitement est intense mais les chances de guérison restent malgré tout élevées. Aujourd’hui je n’ai plus rien, mais j’ai encore des contrôles régulièrement. J’ai repris une vie normale depuis le mois de Janvier et j’ai même refait ma première compétition à l’Open Pride Sarrians.


Depuis cette épreuve, tu es devenu ambassadeur d’une association ayant pour thématique les maladies graves, comment es-tu devenu acteur de ce projet ?

C’est une association que je connaissais avant ma maladie, car la créatice de l’association est une amie de ma tante. Elle a créé ce dispositif pour la recherche des traitements des cancers pédiatriques suite à la disparition de son fils à cause d’un cancer. Quand j’ai eu ma maladie, cette association a contacté ma mère et ils ont proposé de m’aider. Au départ, c'était des cadeaux et au fil du temps, leur aide est devenue de plus en plus importante. Ils ont proposé à ma mère de payer les allers-retours de chez moi à l’hôpital (200Km). Ça m’a tellement aidé dans mon combat, et par-dessus tout, de savoir que cette femme se bat suite au décès de son petit garçon à 6 ans, ça m’a beaucoup aidé moralement à me battre. Je me suis dit que je devais guérir pour lui, c’était important pour moi. Aujourd’hui je suis ambassadeur de cette association et je suis vraiment fier de pouvoir les aider. Je prévois de grandes choses pour eux et pour la recherche de la guérison des cancers pédiatriques, ce n’est que le début d’une grande aventure.



Aujourd’hui guéri et de retour à la compétition, le jeune homme continue de se battre en étant engagé dans une association qui lutte contre la maladie.



Ilan Lefebvre.







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